La mort à ma porte
Aujourd’hui, la mort est passée à la maison. Elle avait bonne mine. Je l’ai trouvée rajeunie. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions vus. Nous avions tant de choses à nous dire. Elle m’a donné de ses nouvelles, m’a dit qu’elle se sentait bien. J’ai souri. Je lui ai dit que sa nouvelle coiffure était vraiment sympa, qu’on entendait à sa voix qu’elle se portait comme un charme. Parfois, il y a eu des silences. Nous n’y avons pas trop prêté attention. On a évoqué la vie qui passe et je n’ai pas pleuré. Cela m’étonnait moi-même. Etre si serein dans de telles circonstances…
Alors, on a parlé, parlé, parlé… En se regardant droit dans les yeux, avec de larges sourires. Il faisait super beau pour un septembre, avec de petites bandes de nuages rondouillards. Mon regard aurait voulu s’enfuir par la fenêtre, mais rien à faire ! C’était trop important. C’était si essentiel. Emouvant aussi. La mort avait plein de trucs à dire. Je l’ai bien écoutée, sérieux, quasi studieux. Elle m’a dit qu’elle avait peur parfois, qu’elle faisait un boulot pas facile, qu’elle se posait souvent des questions. J’ai répondu qu’on en est tous bien conscient. De la difficulté du boulot, j’ai précisé, car elle semblait ne pas comprendre.
L’affaire a duré un bon moment comme ça. Elle parlait. J’écoutais. Parfois, je faisais un petit commentaire. Elle souriait sans entendre. Sa main a pris la mienne. J’ai pas osé la retirer. Elle m’a demandé si je viendrais avec elle. Si j’étais prêt à la suivre. Rien que nous deux. J’ai pas osé dire non. Elle est partie d’un grand rire. Je déconne, elle a dit. Retourne à tes nuages. Je ne me le suis pas fait dire deux fois. Je me suis réveillé la tête dans le cul. J’étais content que ce ne soit pas une maladie. J’ai pensé que je n’avais même pas dit au revoir. Au fond de moi, je savais bien que cela ne me rendrait pas immortel pour autant.
Alors, on a parlé, parlé, parlé… En se regardant droit dans les yeux, avec de larges sourires. Il faisait super beau pour un septembre, avec de petites bandes de nuages rondouillards. Mon regard aurait voulu s’enfuir par la fenêtre, mais rien à faire ! C’était trop important. C’était si essentiel. Emouvant aussi. La mort avait plein de trucs à dire. Je l’ai bien écoutée, sérieux, quasi studieux. Elle m’a dit qu’elle avait peur parfois, qu’elle faisait un boulot pas facile, qu’elle se posait souvent des questions. J’ai répondu qu’on en est tous bien conscient. De la difficulté du boulot, j’ai précisé, car elle semblait ne pas comprendre.
L’affaire a duré un bon moment comme ça. Elle parlait. J’écoutais. Parfois, je faisais un petit commentaire. Elle souriait sans entendre. Sa main a pris la mienne. J’ai pas osé la retirer. Elle m’a demandé si je viendrais avec elle. Si j’étais prêt à la suivre. Rien que nous deux. J’ai pas osé dire non. Elle est partie d’un grand rire. Je déconne, elle a dit. Retourne à tes nuages. Je ne me le suis pas fait dire deux fois. Je me suis réveillé la tête dans le cul. J’étais content que ce ne soit pas une maladie. J’ai pensé que je n’avais même pas dit au revoir. Au fond de moi, je savais bien que cela ne me rendrait pas immortel pour autant.