La terreur
La terreur, cette tenaille sur le cœur, ce vent glacé au creux des nuques, l’ombre qui cloue l’espace. Quand le temps vous avale et vous fige aux ténèbres visqueuses des origines.
La terreur, ce cri noué du fond des âges, ce rappel à l’enfance incertaine. Quand plus rien n’est moins sûr que la vie, que l’abandon s’implore, que la mort se fait salutaire.
La terreur, cette acrobatie vicieuse, cet éclair noir et cruel dans nos veines, ce couvercle froid sur nos âmes. Quand l’intimité se brise, que le nerf est à nu, les larmes au vitriole.
La terreur, cette chute interminable dans la nuit de l’instant, cette agonie de tout espoir. Quand la confusion fait loi et vous prive du moindre geste, vous emmure dans l’éternité.
La terreur, ce point final en suspension, cette mort vive, ce déchirant silence, cette hurlante absence d’avenir qui nous crève les yeux…