…et mercredi aussi !

Publié le par Rohic

De bon matin, il a fallu que je m’occupe de choses mortes. J’ai déroulé le bitume jusqu’à Poitiers, à la rencontre des automates. Sans passion… De retour vers midi, il y avait un grand bol de fruits frais à la porte du presbytère. Des prunes. Quelques mûres. Un ou deux abricots. Hugo s’est jeté dessus. J’ai pensé à ma bicyclette. Au temps qui s’en va en douce. J’avais le cafard. Je n’ai pas vu Nordine de la journée, mais j’ai noté qu’il faisait beau.

Jésus est passé dans l’après-midi. Je ne l’ai pas reconnu, mais mon vieil Albert lui a parlé. Mes yeux étaient restés fermés. Je ne suis allé pleuré que bien plus tard à son chevet, au jardin d’Eden. Cela n’a pas duré longtemps. Il m’a dit qu’il avait lavé ses affaires. Son chien attendrait qu’elles sèchent. On a parlé d’itinéraire, de mes soucis, de Jérusalem. Puis il m’a tendu une sorte d’almanach, un objet de papier buriné par la foi et le gras des doigts.

J’ai ouvert et j’ai lu : “Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ?…” A cause des larmes sans doute, Jésus a dit de ne pas m’inquiéter. J’ai bien tenté de lui sourire. Je le voyais comme irrisé avec tout ce sel dans mes yeux. Il semblait sourire encore et toujours. Il digérait notre silence. Il a avoué qu’il passait par les mêmes affres que nous. Il m’a recommandé la patience et la marche.

Je n’ai pas pu rester avec lui. Mes larmes auraient mouillé ses habits. Nous n’avions plus grand chose à dire. Mon vélo m’attendait toujours…

Publié dans Miscellanées

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